sait trouver les bons plans, d’ailleurs d’autres spécialistes ont flairé le hold-up poudreuse à saisir, les cadors du LHM (Luchon Haute-Montagne) sont de la partie. Du coup la montée se déroule entre anecdotes et plaisanteries, on ne la voit pas passer. Pourtant la beauté de la nature est une évidence, elle saute au yeux à chaque conversion. Le vallon d’abord arboré se dégage en vastes étendues immaculées, quelques bouleaux isolés apportent une ambiance orientale, d’ailleurs la légèreté de la neige n’est pas sans évoquer les vallons suspendus du Fujiama en hiver.
Au sommet le ciel est d’une insolente couleur, le bleu tire sur le céruléen et la brise est une caresse sur la joue. Certes les -10° ne sont pas loin et si je suis monté sans gants ni bonnet, il est préférable de tout enfiler avant la descente. Descente qui s’avérera fabuleuse de haut en bas. Jean-Pierre nous dégote des vallons vierges de tout trace où nous virevoltons comme des derviches tourneurs, jusqu’à l’ivresse !
Hélène, chaussée de ses nouveaux skis qui sortent du magasin ce matin même, n’en revient pas d’une telle facilité, plus que d’ivresse il faut parler d’extase. La différence de sensation avec ses anciennes planches qui s’apparentaient à des douves de tonneau est magique. Il suffit de bouger une oreille pour que le ski obéisse, quand bien même nous portons tous un bonnet... Il était temps de renouveler le matériel.
Arrivés à la voiture, nous croisons un 4X4 planté sur le chemin juste au dessus du parking. Le conducteur, un jeune sans doute amateur de rave partie à 2500 personnes, fait hurler le moteur à faire patiner les roues avec pour seule conséquence de s’enfoncer encore plus dans la neige. Après avoir tenté de l’aider en poussant la voiture et devant son incompétence notable à conduire son engin de mort, je demande à prendre le volant à sa place. Le fêtard me donne les clés et intime l’ordre à son pitbull resté à bord de ne pas bouger... A moitié rassuré devant la rangée de dents acérées alignées dans l’énorme gueule du molosse qui me regarde avec un œil torve, je m’installe dans la bagnole, trouve la première au milieu des nombreuses manettes et enclenche une manœuvre toute en finesse. Quelques secondes plus tard le véhicule est sorti d’affaire.
Il ne nous reste plus qu’à ranger nos skis et nos chaussures et surtout se désinfecter les mains. Tripoter le volant du véhicule de ce jeune sans cervelle n’est pas sans danger, s’il est attentif aux gestes barrières comme il conduit son engin, le pire est à craindre concernant le virus.
Bref une magnifique sortie à noter d’une pierre blanche dans nos carnets de courses
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